En Suisse, la quote-part sur les médicaments a été relevée à 40 % au 1er janvier 2024 lorsqu’il existe une alternative moins chère. Cette règle ne s’applique toutefois que si la substitution ne pose pas de problème médical. La Ligue contre l’Epilepsie estime que ce n’est absolument pas le cas en ce qui concerne le traitement contre l’épilepsie.

Janvier 2024 – En Suisse, depuis le 1er janvier 2024, certains médicaments de la liste des spécialités peuvent être facturés avec une quote-part de 40 %, contre 20 % auparavant. Les pharmacies peuvent dans ce cas délivrer un médicament moins cher.

Dans son communiqué du 5 janvier 2024, l’Office fédéral de la santé publique souligne que : « Si des raisons médicales s’opposent à la remise du générique moins cher, il est toujours possible d’obtenir une préparation originale plus chère sans quote-part plus élevée. »[1] Conformément à l’ordonnance sur les prestations de l’assurance des soins (OPAS), la préparation concernée doit désormais être prescrite « pour des raisons médicales vérifiables »[2].

Epilepsie : toujours éviter les changements de médicaments

La Ligue contre l’Epilepsie estime qu’il existe fondamentalement de telles raisons en ce qui concerne les traitements contre l’épilepsie. Une nouvelle crise après une longue période sans coûterait en effet bien plus cher que les économies potentielles avec des médicaments meilleur marché.

Une étude publiée en 2018 [3] atteste qu’un changement de médication augmente le risque de nouvelles crises de plus de 30 %, même si le principe actif reste identique. Si le traitement avec un ou plusieurs médicaments suppresseurs de crises est bien ajusté à la personne, la règle est donc de ne jamais changer une équipe qui gagne.

La Ligue contre l’Epilepsie appelle les pharmacies et les assurances-maladie à continuer de respecter cette règle. C’est le seul moyen d’éviter un risque de nouvelle crise ou des frais supplémentaires inutiles à un grand nombre des quelque 80’000 personnes atteintes d’épilepsie en Suisse.

« Nous ne sommes pas contre les génériques », ajoute la présidente de la Ligue Suisse contre l’Epilepsie, Prof. Dr Barbara Tettenborn. « Quand on prescrit un médicament pour la première fois, il est logique de choisir l’offre appropriée la moins chère. Mais nous jugeons douteux sur le plan éthique que les personnes atteintes d’épilepsie soient contraintes de choisir entre prendre le risque de changer de médication ou payer un net supplément de leur poche. »

[1] https://www.bag.admin.ch/bag/fr/home/das-bag/aktuell/news/news-05-01-2024.html

[2] Article 38a, alinéa 7, LAMal: https://www.fedlex.admin.ch/eli/cc/1995/4964_4964_4964/fr#art_38_a

[3] Johannes D. Lang, Karel Kostev, Hajo M. Hamer et al. Switching the manufacturer of antiepileptic drugs is associated with higher risk of seizures: A nationwide study of prescription data in Germany. Ann Neurol 2018;84:918–925. https://doi.org/10.1002/ana.25353.