Markus Schmutz, neuropharmacologue et membre de longue date du comité de la Ligue Suisse contre l’Epilepsie, est décédé le 5 décembre 2021 à Bâle, son lieu de naissance (1947) et de travail depuis des décennies, des suites d’une longue maladie endurée avec courage.

Après des études de zoologie à l’université de Bâle, sanctionnées par un diplôme en 1972 et un doctorat en 1976, il a notamment suivi des formations postgrades à Londres et collaboré plusieurs années avec le neuropharmacologue américain Harvey J. Kupferberg dans le cadre de l’« Antiepileptic Drug Development Program ».

Avant sa retraite en 2014, il a travaillé de nombreuses années pour la société Ciba, puis Ciba-Geigy (aujourd’hui Novartis) à Bâle en tant que directeur du développement préclinique des antiépileptiques et de la recherche sur l’épilepsie. Il a notamment développé les deux principes actifs oxcarbazépine et rufinamide, qui ont été commercialisés. Plus récemment, il a été Distinguished Scientist et Executive Director, avant d’être nommé Global Head Animal Welfare de Novartis.

De 1992 à 2018, Markus Schmutz a été membre du comité de la Ligue Suisse contre l’Epilepsie et, depuis 2010, membre du comité de l’organisation de patients Epi-Suisse. Ces deux associations se souviendront, elles aussi, de sa nature très bâloise, empreinte de réserve et d’(auto)dérision. Il était en outre incroyablement généreux, en toute humilité et discrétion. Il éprouvait une profonde joie à rendre les autres heureux. Les discussions et entretiens avec lui étaient toujours très vite ponctués de rires joyeux ou du moins de sourires décontractés. Par deux fois, alors que la ligue était confrontée à des situations difficiles, il l’a fait profiter de sa grande expérience du management et de la vie et l’a aidée avec dévouement, ce dont la ligue lui est particulièrement reconnaissante. Il était par ailleurs fan de football et de tennis et passionné de jazz.

Markus Schmutz marquera durablement les mémoires, par ses recherches, son engagement, mais aussi ses qualités humaines. Il nous manque, mais nous sommes reconnaissants de l’avoir connu. Nos pensées accompagnent sa famille, à laquelle nous souhaitons beaucoup de courage.

Günter Krämer, Julia Franke et Dominique Meier, Zurich ; Stephan Rüegg, Bâle