Dans dix ans, de tels appareils pourraient lancer une alerte précoce contre les crises.

Une alerte lancée plusieurs minutes avant une crise menaçante – pour de nombreuses personnes atteintes d’épilepsie, cela représenterait un gros gain en qualité de vie. Le Prof. Klaus Lehnertz en est convaincu : dans quelques années, cela sera possible. Le professeur en physique effectue des recherches également à la clinique d’épileptologie à Bonn.

Klaus Lehnertz porte un double regard vers l’avenir : son objectif est d’identifier des crises épileptiques avant qu’elles ne débutent. De plus, il pense que des applications et des «Wearables», c’est-à-dire des bracelets de fitness modernes, seront en mesure de remplir cette mission dans quelques années. «Cela ressemble un peu à de la science-fiction, mais un peu seulement», a-t-il déclaré lors d’une manifestation de la Ligue contre l’Epilepsie en 2017.

Lehnertz n’étudie pas le sujet seul, il est aujourd’hui en réseau avec près de 150 autres chercheurs dans le monde entier. Grâce à de grosses banques de données contenant des résultats de mesure anonymes, il existe de vrais concours consistant à savoir quel système aurait prédit le mieux les crises et le plus tôt. «Les signes avant-coureurs apparaissent généralement dans l’autre hémisphère cérébral que celui où la crise débutera plus tard», explique K. Lehnertz , «et on peut déjà en repérer certains 20 minutes avant la crise».

Si le signal décisif se situe dans l’activité électrique cérébrale, il faudrait implanter un petit détecteur dans le cerveau des personnes atteintes d’épilepsie. C’est la seule façon de mesurer en permanence ce que l’on appelle la courbe EEG. Insensé, mais vrai : ceci a déjà été testé sur 15 personnes en Australie – avec des résultats mitigés, mais sans effets secondaires massifs.

Pourtant, il existe d’autres signes indiquant une crise prochaine : par exemple une activité cardiaque modifiée, une transpiration accrue ou d’autres facteurs pouvant être mesurés par le biais de la peau. On ne sait pas encore avec certitude quelle est la meilleure procédure, dit K. Lehnertz . Ceci permettra-t-il aussi d’empêcher les crises ? Il n’existe pas encore de recette universelle pour cela – car le mécanisme des crises est légèrement différent chez chacune des personnes atteintes d’épilepsie.

Il existe déjà de pratiques bracelets qui donnent l’alerte en cas de crise épileptique. Pour K. Lehnertz, la capacité de ces derniers à pouvoir lancer une alerte précoce n’est qu’une question de temps : «Les concepts sont tous là, il ne reste plus qu’à les réunir.»

 

Artikel tiré d’ Epilepsie News 3/2017